À l’ère où les réseaux sociaux règnent en maîtres et où les stories de courte durée sont plus populaires que les films ou la télévision, une question se pose : est-ce que la méthode du teasing à la radio est dépassée ? Honnêtement, je n’ai pas la réponse à cette question, mais je vous partage mes réflexions à ce sujet.

Il y a quelques semaines, j’ai analysé les émissions du matin à Montréal. Cette analyse consiste à étudier le rythme de chaque émission, à comparer la musique et les contenus, à calculer les temps de parole, etc. Sur l’une des stations, que je préfère garder secrète, j’ai remarqué l’utilisation d’une technique très populaire dans les radios anglophones : le teasing multiple et l’allongement des sujets. Ainsi, pendant 30 à 60 minutes, le sujet reste le même, mais des segments parlés très courts sont entrecoupés de chansons. Cette méthode est très dynamique et si on l’écoute de manière passive, elle fonctionne très bien, car on entend beaucoup de musique et on ne se lasse pas d’entendre les gens discuter. Dans ce cas précis, les animateurs créent environ 6 à 8 minutes de contenu sur un bloc de 30 minutes.

Sur d’autres antennes, on préfère créer le même type de contenu, mais en le divisant en deux blocs plus longs. Chacun a sa propre technique.

Je reviens à ma réflexion : de nos jours, tout va plus vite. Une nouvelle d’actualité peut disparaître aussi rapidement qu’elle est apparue, remplacée par une autre. On fait défiler rapidement les stories et on s’impatiente rapidement si un sujet ne nous intéresse pas.

Est-ce que la phrase « Dans trois minutes, je vous parle de… » a encore sa place ?

La réalité est probablement oui, car la radio étant un média linéaire, nous sommes obligés d’enchaîner les contenus. Cependant, il est possible de limiter les effets négatifs de cette phrase en la travaillant et en la retravaillant pour qu’elle soit la plus attrayante possible, afin de susciter réellement l’envie de rester à l’écoute, ou du moins d’y revenir.